Collaborateur du groupe Veolia, le parrain ou la marraine est le lien entre le partenaire, porteur d’un projet, et la Fondation.
Doudou Habibou-Halidou : "Favoriser le dynamisme local."
« Participer à une initiative qui favorise le dynamisme local en assurant la qualité de l'eau de consommation et la sécurité alimentaire. »
Chargé de mission Environnement à la SEEN (Société d'Exploitation des Eaux du Niger), Habibou Halidou Doudou porte la responsabilité de plusieurs chantiers menés par la cellule développement durable de l'entreprise. Spécialiste des questions hydrauliques, il suit avec Jean-Hugues Hermant-Lagrange de la fondation Veolia le développement du projet d'Agrisud au Niger : l'implantation de jardins maraîchers pour vingt-quatre villages situés dans trois départements.
Ce vaste programme, qui comporte un volet "eau" conséquent, vise à inscrire la sécurité alimentaire des populations dans une démarche de développement économique local.
Comment êtes-vous entré en contact avec Agrisud ?
Les représentants d'Agrisud ont présenté ce projet à la SEEN/Veolia persuadés de la complémentarité de nos activités.
A l'origine, l'eau était une ressource nécessaire à la mise en œuvre du projet mais n'était pas envisagée pour la consommation des populations locales. En effet, dans les villages où ils ont choisi d'intervenir, les puits qu'ils avaient construits ou réhabilités étaient destinés à l'irrigation des jardins maraîchers de façon a priori exclusive. Mais, lorsqu'ils ont constaté que les villageois utilisaient l'eau de ces puits pour leur consommation alimentaire, ils se sont tournés vers nous pour que nous les aidions à analyser la qualité de l'eau puisée. Dans notre pays, le stress hydrique traduit un besoin des populations en disponibilité de l'eau. Mais compte tenu de l'importance des maladies hydriques, Agrisud avec l'aide de la fondation Veolia se pose la question fondamentale, pour ne pas dire l'exigence, de la qualité de l'eau.
Quelle organisation avez-vous mise en place ?
Dès que les lignes directrices ont été élaborées avec Agrisud, une demande a été transmise à la fondation Veolia. L'ONG avait besoin d'une aide financière, mais aussi de notre expertise. Avec Jean-Hugues Hermant-Lagrange de la Fondation et Anne-Sophie Pierre, de Veolia, nous avons créé un petit comité de pilotage pour suivre ce projet.
Étant donnés les besoins, notre soutien se concrétise par du mécénat financier et par du mécénat de compétences. En complément du suivi traditionnel qu'un parrain de la Fondation effectue pour un projet (accompagnement de son évolution et vérification de l'utilisation des fonds octroyés), notre mission, telle que nous l'avons définie avec Agrisud, va consister à réaliser les analyses bactériologiques et physico-chimiques de l'eau de 41 puits et 86 bassins et vérifier la disponibilité de l'eau. Cela, dans vingt-quatre villages répartis dans les trois départements de Dosso, Tahoua et Diffa.
Un travail important, d'autant que les distances sont ici très grandes, que les analyses bactériologiques doivent être effectuées sur place et les autres à Niamey. Nous avons évalué cette mission à trente jours de travail.
Un volontaire de la Fondation Veolia Environnement viendra pour lancer l'opération et former un laborantin et moi-même, ensuite, nous poursuivrons le travail entrepris sur toute la zone concernée.
Qu'attendez-vous de ce travail ?
En premier lieu, il nous permettra de connaître précisément la qualité de la disponibilité de l'eau de ces puits. Ensuite, nous pourrons éventuellement proposer des solutions pour améliorer sa potabilité. Déjà, du simple fait de la construction des nouveaux puits et de la réhabilitation des anciens, les villageois ne consomment plus les eaux des mares pendant la saison hivernale, ce qui a diminué le nombre des personnes affectées par des maladies hydriques. Ce projet va toucher au minimum mille deux cents familles !
À titre tout à fait personnel, cette action représente pour moi une occasion en or pour me "rattraper" : en 2005 en effet, alors que sévissait dans mon pays une très grande crise alimentaire, j'étais étudiant au Maroc et - bien qu'ayant créé avec des amis une petite ONG de solidarité étudiante - nous n'avions pas pu agir de façon très importante. Je m'étais senti coupable : je suis très soucieux des conditions de vie de la population rurale. Là, ma modeste contribution sera au service des familles les plus vulnérables - celles qui résident dans des zones très sèches. Je peux participer à une initiative qui favorise le dynamisme local en assurant la qualité de l'eau de consommation et la sécurité alimentaire.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Agrisud International
Creusement de puits et de bassins de reprise d'eau pour favoriser la sécurité alimentaire grâce à la culture maraîchère.