Le volontaire est un collaborateur ou une collaboratrice prêt à partir aux quatre coins du monde pour mettre son expérience et ses compétences au service des autres.
Un volontaire Veoliaforce est un collaborateur du groupe Veolia qui, sur son temps de travail, part en mission pour le compte de la fondation Veolia. Préalablement formé à l'urgence humanitaire et au maniement des équipements d'intervention conçus par la Fondation, il peut être sur le terrain pendant plusieurs semaines ou apporter son expertise à distance. Il part à la demande des organisations humanitaires internationales après une catastrophe ou pour améliorer durablement les conditions de vie des plus démunis. Il apporte une expertise de l'un des métiers du Groupe dont il est issu : Eau, Energie, Déchets ;
La Fondation coordonne et prend en charge la logistique et les frais de déplacement ; le volontaire Veoliaforce continue à être rémunéré comme s'il officiait dans son emploi habituel.
Et les ERU ? Les volontaires Veoliaforce peuvent être mis à disposition de la Croix-Rouge française, partenaire historique de la fondation Veolia, pour intégrer les Equipes de Réponse aux Urgences (ERU). Illustration après le séisme de septembre 2023 au Maroc.
Devenir volontaire Veoliaforce ?
Les salariés du groupe Veolia peuvent demander à figurer parmi les volontaires Veoliaforce de la fondation Veolia en suivant ce lien (accès réservé aux salariés du Groupe) :
Pour quelles missions ?
Depuis sa création en 2004, la fondation Veolia a mené près de 250 missions d'expertise, tant sur des projets de développement que lors de contextes d'urgence humanitaire. Illustrations au Pakistan, à Haïti, au Liban, au Bangladesh, au Myanmar...
Retrouvez les témoignages des volontaires Veoliaforce
Steve Mougin : "Le partage et l’entraide, au coeur de la démarche "
Steve Mougin,
Technicien développement et membre de l’équipe d’intervention Veoliaforce
Steve Mougin est technicien développement au sein de Veolia depuis 2009. Basé à Chambéry, en Savoie, il est chargé de la mise en service et du suivi des installations de traitement de l’eau et d’assainissement en France. En parallèle, il participe au développement de nouveaux procédés de traitement des eaux. En 2016, Steve fait partie des 25 nouveaux volontaires formés aux techniques d’intervention en situation d’urgence et à l’utilisation des stations Aquaforce 500 et 5 000. Il rejoint l’équipe d’intervention en Haïti le 16 octobre, pour sa première mission avec Veoliaforce. « La Fondation offre aux collaborateurs du Groupe l’opportunité extraordinaire de mettre à profit leur expérience et leurs compétences au service de populations démunies. Le partage et l’entraide sont des valeurs dans lesquelles je me retrouve et qui sont au coeur de la démarche de la Fondation. »Damien Machuel : "Être utile aux populations les plus démunies"
Damien Machuel, Chef de projet et membre permanent de la fondation Veolia
Chef de projet à la fondation Veolia, Damien Machuel veille au bon déroulement de missions d’urgence humanitaire et de développement dans des pays où l’accès à l’eau et à l’assainissement est limité. « Un travail impactant qui me permet d’être utile aux populations les plus démunies », témoigne-t-il.En 2013, il s’envole pour Uvira, en République Démocratique du Congo, où il prépare un programme de réhabilitation et de sécurisation des réseaux d’eau, afin de lutter contre le choléra. Plus récemment, il part en Équateur, quelques jours seulement après le tremblement de terre dévastateur survenu le 16 avril 2016. Il fait partie de l’équipe chargée de déployer des unités mobiles de traitement de l’eau dans la commune de Calceta. L’intervention en cours en Haïti est sa deuxième mission d’urgence.
David Poinard : "Gagner en humilité et mesurer chaque jour la chance qui est la vôtre de vivre dans un pays en paix."
L’avancée de Daesh (Etat islamique) en Irak provoque des déplacements de populations massifs depuis juin 2014. La région autonome du Kurdistan doit ainsi faire face à un afflux de réfugiés qui fuient les zones de combats. Après avoir réalisé une première intervention avec la Croix-Rouge française à l’été 2014 pour porter assistance aux déplacés, la fondation Veolia s’est de nouveau mobilisée en participant à une mission d’évaluation du camp de Bardarash menée par le ministère des Affaires Etrangères. David Poinard, manager de service Ingénierie technique Eau du Grand Lyon, est parti sur place en août.
Vous êtes parti en août 2015 pour évaluer la situation en eau potable dans le camp de déplacés de Bardarash. Quelles ont été vos premières impressions en arrivant sur le site ?
David Poinard : C’est saisissant ! En arrivant d’Erbil, vous êtes confronté à cette vision étonnante : 3 000 tentes installées sur des dalles de béton, l’ensemble étant cerclé par des barbelés et protégés par des gardes armés… La région est particulièrement aride et cette mini-ville sortie de terre en quelques mois ne laisse pas indifférent. Mais, passés les premiers émois, on se plonge très vite dans le travail.
Vous aviez pour mission d’évaluer l’accès à l’eau potable. Quels points avez-vous relevés ?
D.P. : De nombreuses pistes d’amélioration ont étés soulevées à chaque étape du parcours de l’eau, le réseau de distribution a notamment révélé plusieurs malfaçons, liées notamment à la conception des infrastructures. J’ai donc listé tout ce qui devait faire l’objet d’évolutions et tenté de hiérarchiser les postes d’interventions pour que la population abritée puisse en bénéficier au plus vite.
Vous aviez déjà mené des missions à l’étranger, dans un contexte toutefois différent de développement en Afrique…
D.P. : Oui, et c’est très différent, en particulier sur le plan humain. Au Sénégal, j’avais été confronté à des populations qui n’avaient jamais eu accès à l’eau avant notre arrivée et au lancement d’un projet de développement. A Bardarash, ce sont des personnes déplacées : l’un était médecin dans une ville irakienne peu de temps auparavant, tous avaient des conditions de vie satisfaisantes et un accès à l’eau potable avant de quitter précipitamment leur ville, leur vie… Bref, c’est assez déstabilisant, d’autant que la réalité du conflit n’est jamais loin..
Vous êtes parti sans hésitation ?
D.P. : Aucune hésitation… Mais avec de nombreuses questions malgré tout. Comme beaucoup de gens, je ne connaissais de la région que ce que j’en lisais dans les journaux, soit la description d’un lieu de conflit armé. Mon entourage familial et professionnel n’était pas particulièrement rassuré. Et puis, avec le support de la Fondation et ses réponses, mes proches ont été convaincus.
Et vous repartiriez sans crainte ?
D.P. : Sur place, les contrôles de sécurité font partie du paysage. On croise des gardes armés, des chiens, des miroirs, des portiques… Le climat est légèrement oppressant au début, puis devient banal. Les populations apprennent à vivre avec et sont très accueillantes. Mais l’Irak reste un pays en situation de conflit armé, les témoignages nous rappellent à l’ordre : le risque existe et il faut rester vigilant. Je repartirais sans hésitation : une telle mission est une expérience personnelle et culturelle extraordinaire. Vous y gagnez en humilité, mesurant chaque jour la chance qui est la vôtre de vivre dans un pays en paix.
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David Poinard, 38 ans, est hydrogéologue de formation. Collaborateur du Groupe Veolia depuis 2001, il travaille au sein de Veolia Eau comme manager de service Ingénierie technique Eau du Grand Lyon.
Grégory Gamboa : "Ecouter les problématiques du terrain et tenter de trouver des solutions vertes et pérennes."
Grégory Gamboa est chargé de mission innovation au sein du département logistique de Médecins sans frontières (MSF). Il travaille au quotidien avec les équipes de la fondation Veolia et nous raconte cette collaboration.
D’où viens-tu et quelle est ta mission chez MSF ?
G.G. : Je suis ingénieur de formation. Avant de rejoindre MSF, j’ai travaillé pendant quatre ans chez Caterpillar, à l'installation de systèmes hybrides à énergie photovoltaïque pour l’alimentation d’antennes de téléphonie mobile en Afrique. J'ai intégré les équipes MSF en février dernier. Ma mission, au département logistique, est de définir des solutions d’énergies renouvelables adaptées au terrain, notamment pour la production d’électricité et de froid.
Quels sont les projets sur lesquels la Fondation apporte son soutien à MSF ?
G.G. : La fondation Veolia fournit à MSF des stations mobiles de traitement d’eau, une aide logistique pour le traitement des déchets et soutient un projet pilote à énergie photovoltaïque au Tchad. D'autres pistes de collaboration sont en discussion, toujours sur les trois métiers de Veolia.
La Fondation apporte des compétences dont MSF ne dispose pas en interne et soutient financièrement ces projets d'innovation.
Dans le cadre de ma mission, je suis principalement focalisé sur l’énergie solaire : avec l'aide de la Fondation, un système photovoltaïque hybride verra bientôt le jour au Tchad. A terme, il rendra quasiment autonome en énergie une unité spécialisée dans la prise en charge des cas de paludisme graves. Ce pilote permettra de démontrer l’intérêt économique et pratique de la production d’électricité en site isolé.
En quoi ce partenariat est-il stratégique ?
G.G. : L’avenir n’est plus au gasoil. La plupart des missions de terrain MSF sont dans des zones qui ne sont pas raccordées au réseau électrique. Elles sont encore le plus souvent alimentées par groupe électrogène. Il est essentiel de travailler dès aujourd'hui sur les énergies renouvelables pour que demain ces solutions puissent être déployées largement sur nos terrains.
Ce partenariat est stratégique parce qu'il combine soutien financier et mécénat de compétences sur ces problématiques. Il permet à MSF d’étudier et de tester des solutions sur le terrain et d’apporter un pôle de compétences sur les énergies renouvelables aux équipes opérationnelles.
Que penses-tu de la collaboration ONG/entreprises ?
G.G. : Les ONG sont focalisées sur leur cœur de métier et ne consacrent finalement que peu de temps à l’innovation technique. Ce partenariat avec la fondation Veolia est une réelle opportunité d’explorer, à moindre coût et en s'appuyant sur des solutions techniques et des compétences solides, des solutions innovantes et sécuritaires pour assurer l’autonomie énergétique des missions MSF.
Quels sont les prochains projets avec la fondation Veolia ?
G.G. : Nous sommes en train de travailler sur un système hybride solaire mobile pour l’alimentation électrique d’un camion laboratoire en Ouganda et sur un système hybride solaire pour l’alimentation de bureaux dans l'hôpital MSF à Haïti.
Nous allons bientôt tester des climatisations solaires sans batterie, des chauffe-eau solaires et espérons mettre en place un site pilote de récupération de chaleur thermique d’un groupe électrogène pour la production de froid.
Personnellement, que tires-tu de cette expérience ?
G.G. : C’est une expérience très enrichissante, tant du côté humain que technique. On doit à la fois écouter les problématiques du terrain et tenter de trouver des solutions vertes et pérennes. Les autres sections opérationnelles de MSF commencent aussi à s'intéresser aux solutions d’énergies renouvelables, mais pour l’instant seul la section française de MSF avec la fondation Veolia ont elles-mêmes conçu leurs propres systèmes. J’espère que l’avenir sera vert et qu’on pourra prochainement pérenniser ensemble tous ces acquis.
Interview réalisée par Médecins sans frontières (MSF).
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En mars 2015, MSF et la fondation Veolia signent un partenariat autour de la recherche et développement dans les domaines de l’eau potable, de l’assainissement, de l'énergie et des déchets.
Après deux années d'une collaboration fructueuse autour de l'amélioration de la qualité de l'eau dans la région de Kalémie en République démocratique du Congo, la fondation Veolia et MSF ont renforcé leur partenariat autour d'un objectif principal : optimiser et réduire l'empreinte énergétique des projets et missions de MSF, et étudier les possibilités d'utilisation d'énergies renouvelables, en particulier solaires, sur les installations de terrain afin qu’elles gagnent en autonomie.
En plus d’un soutien financier, la fondation Veolia met à disposition de MSF ses experts du réseau Veoliaforce pour l'accompagner dans ces projets.
Le premier champ de recherche appliquée et d’expérimentation concerne l'installation de panneaux solaires photovoltaïques pour rendre autonome et sécuriser l'approvisionnement en électricité de la mission de lutte contre le paludisme menée par MSF à Moissala, au sud du Tchad.
Guillaume Cubizolles : "Des collègues ont accepté de prendre mon tour d'astreinte et une surcharge temporaire de travail."
Guillaume Cubizolles, 33 ans, a passé trois semaines à Macenta, l'un des principaux foyers guinéens de la fièvre Ebola. A la demande de la Croix-Rouge française, il a conçu et mis en place un système de distribution d'eau complexe pour alimenter un centre de soins. Retour sur cette expérience au cœur de l'épidémie.
Vous êtes rentré mi-novembre de Guinée, après une longue mission liée à la construction d'un centre de traitement de la fièvre Ebola. Dans quel contexte êtes-vous parti ?
Comme toujours, lors d'interventions humanitaires, il faut aller vite. Il s'est passé 10 jours entre le premier coup de fil de la Fondation et mon arrivée sur place, le temps surtout d'être briefé par la Croix-Rouge française (CRF). Il fallait à la fois comprendre l'enjeu et les contours du projet, et se familiariser avec les consignes de sécurité.
Vous partiez dans une zone touchée par une épidémie dont on entend beaucoup parler depuis quelques mois...
Je n'avais pas plus de connaissances sur Ebola que la moyenne des gens. La formation que j'ai suivie à la CRF a été, du coup, très éclairante. On y découvre qu'il s'agit d'une maladie moins contagieuse que d'autres puisqu'elle ne se transmet pas par l'air. On y apprend les règles à respecter sur place (pas de contacts physiques, consommation d'eau sécurisée). Bref, on fait la part des choses entre psychose médiatique et réel danger.
Sur place, comment avez-vous géré le calendrier des travaux ?
Nous avons d'abord, avec les membres de la CRF avec qui je suis parti, vérifié la bonne adéquation de nos plans avec la réalité. Il y a eu quelques évolutions à prendre en compte, par exemple pour des parcelles de terrain où une dalle de béton avait été coulée alors que nous pensions y faire passer des tuyaux. Il fallait ensuite adapter le projet à la disponibilité du matériel. Dans ce type de circonstances, il faut oublier tout ce qu'on a appris et faire avec ce qui est possible sur place. La CRF a réussi à trouver des cuves, pompes et tuyaux dans la région, mais certains éléments ont dû être acheminés de la capitale Conakry. Soit des journées entières à attendre que le camion de transport rallie Macenta... C'est la partie la plus frustrante de la mission : les équipes sont constituées, les plombiers guinéens recrutés, et vous vous retrouvez à attendre qu'on récupère le camion qui s'est embourbé quelque part sur la piste !
Vous avez néanmoins tenu les délais ?
Oui, à la fois parce que nous avions prévu assez large et parce que les Guinéens avec qui nous avons travaillé ont été très efficaces. Les journées sur le chantier pouvaient durer de 8h à minuit. Et il fallait bien cela puisqu'il y avait trois réseaux d'eau à réaliser, avec des concentrations de chlore différentes pour couvrir l'ensemble des besoins du Centre définis par Médecins sans frontières, le maître d'ouvrage. La mise en service a eu lieu la veille de mon départ, mi-novembre, et le centre a accueilli ses premiers patients peu après.
Votre mission s'achevait dès lors que vous posiez le pied sur le sol français ?
Pas tout à fait puisqu'il me restait un rapport à rédiger. Or l'objectif d'un tel document n'est pas tant de détailler ce qui a été fait que de pouvoir servir lors de prochains projets similaires. En précisant les difficultés rencontrées et les solutions adoptées, on espère que les suivants gagneront en temps et en efficacité.
Sur le plan de la sécurité, quelles sont les différentes étapes quand on rentre d'une zone d'épidémie ?
La seule consigne est de prendre sa température deux fois par jour pour repérer toute anomalie éventuelle. Mais très honnêtement, ma seule crainte était d'attraper un coup de froid, d'avoir de la fièvre et d'être mis en quarantaine d'office alors que je savais n'avoir pris aucun risque.
Comment organise-t-on la gestion d'une vie professionnelle et familiale pendant trois semaines d'absence ?
A l'agence, après l'accord de ma supérieure hiérarchique, j'ai pu m'organiser pour décaler un certain nombre de dossiers, des collègues ont accepté de prendre mon tour d'astreinte et une surcharge temporaire de travail. A la maison, il est certain qu'il faut avoir une épouse compréhensive pour pouvoir s'absenter trois semaines avec deux enfants en bas âge !
A PROPOS DU VOLONTAIRE
Guillaume Cubizolles, 33 ans
12 ans au sein du groupe Veolia,
10 ans de volontariat auprès de la fondation Veolia :
- 2 semaines en Chine en 2008
- 3 semaines en Haïti en 2010
- 3 semaines en Guinée
ACTUALITE
> 1er décembre 2014 - Ebola : la fondation Veolia intervient en Guinée aux côtés de la Croix-Rouge
Grégory Gonzales : "La vraie difficulté est là : savoir s'adapter au contexte."
Grégory Gonzales, technicien de maintenance Veolia, est l'un des volontaires partis en mission au Kurdistan irakien cet été. Pendant trois semaines, il a organisé l'approvisionnement en eau potable et la construction de latrines sur une quarantaine de sites dédiés à l'hébergement des réfugiés irakiens.
Vous êtes rentrés le 9 septembre de trois semaines en Irak. Dans quel contexte êtes-vous parti ?
La Croix-Rouge française, partenaire de la fondation Veolia, a lancé une pré-alerte au début de l'été. C'était l'annonce d'un prochain déploiement d'Equipes de réponse à l'urgence (Emergency Response Unit, ERU) sur le terrain. La guerre contre Daech (l'Etat islamique) a conduit à des déplacements de population et des milliers de réfugiés arrivent au Kurdistan irakien. Une réponse humanitaire, dont la fondation Veolia était partie prenante, a été structurée ces dernières semaines. J'ai été appelé en tant que volontaire formé pour intégrer les ERU envoyées sur zone.
Vous étiez d'ailleurs le troisième représentant du groupe Veolia à partir dans le Nord irakien.
Quelle a été votre mission ?
L'enjeu était d'organiser l'approvisionnement en eau potable et la construction de latrines pour les réfugiés situés en dehors des camps. Sur les 100 000 personnes déplacées, une partie vit dans les camps de réfugiés, d'autres ont été accueillies par les communautés et sont installées dans des écoles, des mosquées, des églises, des bâtiments en construction...
Comment organiser l'accès à l'eau potable dans des environnements aussi variés ?
Il a fallu acheter des réservoirs (1 m3) à installer sur les sites puis organiser leur remplissage. Des camions citernes livrent l'eau fournie par les communes voisines. Puis des ERU testent et vérifient sa bonne chloraison avant de la distribuer aux Irakiens.
Et pour les latrines ?
Pour préfabriquer et installer des latrines, les compétences requises sont nombreuses ! Des équipes de maçons et de charpentiers ont été constituées pour mener à bien le travail. Nous avons recruté parmi les déplacés et réfugiés, ce qui a permis à la fois d'offrir un travail rémunéré à une population en demande, et d'adapter l'aide aux besoins réels. La vraie difficulté est là : savoir s'adapter au contexte.
En quoi le Kurdistan irakien est-il différent d'autres situations de gestion de réfugiés ?
Il fait jusqu'à 40-45° en journée ! Or les latrines sont le plus souvent construites avec de la tôle... Sur le terrain irakien, la solution s'est vite avérée intenable et il a fallu changer notre fusil d'épaule en privilégiant le bois comme matériau de construction. L'autre facteur de complication est lié à l'accueil des réfugiés dans les communautés.
De nouveaux sites d'hébergement émergent tous les jours, d'une base militaire désaffectée à un ancien hôtel particulier de Saddam Hussein. Ils abritent de 200 à 2000 personnes. Donc il faut à chaque fois dimensionner et adapter la réponse pour trouver la solution qui sera la plus utile pour les réfugiés.
Enfin, et ce n'est pas le moins important, la mission s'est déroulée dans un contexte particulier : le conflit armé n'est pas loin, la vigilance doit donc être permanente.
Du matériel a été parallèlement acheminé par la Fondation avec le Centre de crise du ministère des Affaires étrangères...
Oui, il y avait notamment des réservoirs - des "bladders", structures souples de 10 m3, et des citernes de 30 m3 - que nous avons participé à installer, ainsi que de la tuyauterie. Les rampes de distribution d'eau avec robinets prémontés ont été particulièrement utiles pour organiser la distribution de l'eau potable aux réfugiés.
Vous êtes partis trois semaines sur votre temps de travail. Comment votre absence a-t-elle été gérée ?
A l'agence de Toulon où je travaille, mes collègues ont eu la gentillesse de reprendre mes heures d'astreinte. Et à la maison, ma femme, qui partage mon engagement dans l'action humanitaire, a géré nos quatre garçons !
A PROPOS DU VOLONTAIRE
Grégory Gonzales, 37 ans
8 ans au sein du Groupe Veolia.
2 missions comme volontaire Veoliaforce avec la Croix-Rouge française :
- 4 semaines en Haïti,
- 3 semaines en Irak.
Guy de Sainte Claire : "Aujourd'hui, ce réseau est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti."
« Aujourd'hui, le réseau dont la Dinepa a la charge, est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti. »
Guy de Sainte Claire est parti en Haïti en tant que volontaire en mars 2010. Deux mois après le séisme qui a ravagé l'île, son diagnostic a posé les bases du projet de rénovation du réseau de Petit-Goâve. Le schéma directeur élaboré à cette occasion est devenu la colonne vertébrale de ce programme de deux ans. Trois mois après l'inauguration de l'infrastructure, bilan avec un volontaire et parrain presque surpris d'un tel succès.
Vous avez passé 15 jours à Haïti deux mois après le séisme qui a ravagé l'île en janvier 2010. Comment avez-vous été amené à devenir volontaire Veoliaforce ?
Je me suis intéressé aux actions de la Fondation Veolia Environnement dans la foulée du tsunami qui a touché le Sud-est asiatique fin 2004.
Comme l'ensemble des collaborateurs du Groupe, j'ai été sensibilisé aux nombreuses interventions menées sur place et, visitant le site web de la Fondation, j'ai postulé comme volontaire. Un an plus tard, je suivais la formation Veoliaforce puis, un jour de mars 2010, j'ai reçu un appel de Franck Haaser, directeur de l'urgence à la Fondation. Il me proposait de partir en Haïti dans la semaine...
Votre première mission en Haïti vous a conduit à proposer un mode opératoire pour rénover le réseau d'adduction d'eau de Petit-Goâve. Moins de deux ans après, ce réseau a été inauguré. Comment avez-vous vécu la fin de ce projet ?
Avec beaucoup de fierté ! Honnêtement, je ne pensais pas qu'on arriverait à un tel résultat aussi vite. Le réseau a été rénové selon des exigences européennes, soit des bases pérennes. Les matériaux utilisés sont particulièrement solides et on a pris en compte le risque de nouveau séisme. Les tuyaux sont ainsi équipés de joints express qui évitent le déboîtement en cas de tremblement de terre.
En novembre dernier, vous avez passé dix jours sur place pour à la fois optimiser la chloration du réseau et dresser un bilan du programme...
Oui, et autant nous avons eu une bonne surprise avec l'excellente qualité de l'eau obtenue à Petit-Goâve, autant l'exploitation du réseau nous a réservé quelques déconvenues. Nous avons modifié l'hydraulique du réservoir et construit un bâtiment d'exploitation supplémentaire. Nous avons aussi renouvelé la conduite qui mène aux trois nouvelles chambres à vannes mais au-delà, l'eau transite jusqu'aux usagers via l'ancien réseau de distribution. Et à ce niveau, c'est l'anarchie... Des Haïtiens se raccordent illégalement pour laver linge et vaisselle, entraînant l'aspiration, par le réseau, des eaux polluées de lavage. C'est le pire schéma !
Comment mettre fin à ce type de comportement ?
Par de la sensibilisation et de la pédagogie. On explique, on répète et une forme d'autorégulation prend petit à petit forme. L'habitant de la rue voisine comprend que, s'il n'a plus d'eau potable alors qu'il en disposait hier, c'est sans doute qu'il y a un problème en amont du réseau. De ce point de vue, le personnel de la Direction nationale de l'eau potable et de l'assainissement (Dinepa) a été un puissant relais. L'équipe locale est très concernée car porteuse du projet depuis les origines.
Le programme comportait d'ailleurs un volet "Formation" assez large pour que la Dinepa puisse entretenir le réseau une fois les mécènes partis. Comment cela s'est-il passé ?
La Dinepa dispose de nouveaux locaux et une des annexes a été aménagée en magasin : des pièces, perforateurs, et tout le matériel nécessaire pour entretenir le réseau y ont été entreposés. Les équipes ont été formées à la détection de fuite et ont à coeur de maintenir le niveau de service actuel. Le réseau dont elles ont la charge est reconnu comme le plus performant et sophistiqué d'Haïti. A Petit-Goâve, les employés de la Dinepa sont les seuls de l'île à disposer d'une régulation de chlore asservie au débit et à savoir régler le niveau de chlore dans l'eau. Autant dire que la fierté est là !
Imaginez-vous ce que peut devenir ce réseau à échelle de quelques années ?
Quand on est arrivé il y a deux ans, on s'est dit que les équipements laissés par les Américains il y a plusieurs décennies avaient bien tenu le coup. Et en partant en novembre, on s'est dit avec Sébastien Renou, mon correspondant de la Croix-Rouge française, que dans 50 ou 80 ans, d'autres pourraient se dire en examinant notre travail : « Les Français, ils avaient vraiment bien bossé ! » Bref, on laisse une Rolls-Royce dont les Haïtiens ont la clef et qu'ils savent utiliser.
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Haïti, janvier 2010
Jean-Marc Loubet : "Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement !"
Jean-Marc Loubet est conducteur de station à l'agence du Grand Toulouse. Aux côtés de l'association Les Enfants du Ndé, il accompagne depuis 2006 un projet d'adduction d'eau potable à Bangoua, au Cameroun. Son engouement pour les projets de développement l'a conduit à partir plusieurs fois en mission sur le terrain.« Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement ! »
Quelle est la situation à Bangoua ?
La partie technique est, pour l'essentiel, achevée. Forages, stations de traitement des eaux, bornes fontaines, branchements... Le réseau fonctionne mais les rendements ne sont pas très bons. Non pas qu'il y ait des fuites mais on soupçonne de très nombreux branchements sauvages. Mon objectif lors de cette mission était donc principalement de mettre en place un suivi local pour sensibiliser les populations : on veut faire passer le message qu'il y va de l'intérêt de tous de ne pas se brancher clandestinement sur le réseau.
Vous avez donc trouvé des relais sur place pour mener cette campagne de sensibilisation ?
Oui, Era Cameroun, une ONG locale, déjà engagée dans d'autres projets de développement au Cameroun. Elle est chargée de suivre l'organisation du travail du comité de gestion.
Le comité de gestion... ?
Il réunit le chef supérieur du village, les personnels techniques, de gestion, etc. Il préfigure une organisation locale de service des eaux. D'autant qu'à terme, on pourrait envisager d'accroître les volumes d'eau. Auparavant, le village était alimenté par trois châteaux d'eau et huit forages ; aujourd'hui, il n'y a plus que deux forages. Mais on augmentera les volumes que lorsqu'on aura gagné en rendement.
Envisagez-vous de repartir ?
Je suis toujours partant ! Mais le départ d'un volontaire reste un investissement important pour le Groupe. Sans compter les collègues qui prennent en charge mon travail quand je ne suis pas là. J'en profite d'ailleurs pour les remercier ainsi que toute ma hiérarchie qui me permet de vivre des moments très riches en expériences humaines.
Comment êtes-vous devenu volontaire de la fondation Veolia ?
La première fois que j'ai entendu parler de Veoliaforce (depuis intégrée à la fondation Veolia, ndlr), c'était après le génocide au Rwanda. On en discutait entre collègues, en se demandant tout simplement comment on pouvait aider, d'une manière ou d'une autre. Mais à l'époque, le Rwanda faisait peur et mon épouse n'était pas favorable à un tel départ. Je n'ai donc adressé mon CV à la Fondation qu'en janvier 2005, après le Tsunami asiatique. Six mois plus tard, j'étais envoyé sous l'égide de la Croix-Rouge sur l'île de Sumatra (Indonésie) pendant 18 jours. Jusqu'alors, je n'étais parti à l'étranger que pour aller en Espagne, vous imaginez le bouleversement ! En 2006, j'ai suivi un stage de formation, notamment une intervention passionnante sur l'Afrique. Cela m'a donné envie d'y partir et de m'orienter davantage vers le développement. J'avais été un peu frustré de ne pas pouvoir suivre ce que nous nous avions fait en Indonésie, mais c'est le propre d'une mission d'urgence !
EN SAVOIR PLUS SUR LE PROJET SOUTENU
> Les enfant de Ndé
Réhabilitation du réseau d'eau potable de la ville de Bangoua et formation des habitants à la gestion de l'eau
Pascal Merland : "Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger."
« Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger. »
Pascal Merland et Pierre-Yves Cailleton, volontaires Veoliaforce, sont partis deux semaines en mission afin d'appuyer l'ONG américaine Blacksmith Institute, chargée par l'Unicef de la dépollution des villages nigérians.
Vous êtes parti quinze jours en novembre au Nigeria dans le cadre d'un vaste programme de lutte contre une intoxication au plomb. Quelle est la situation sur place ?
A ce jour, huit villages contaminés ont été identifiés. Deux ont été dépollués au début de l'été, cinq sont en cours de décontamination et un dernier restera à traiter. La pollution est liée à l'exploitation récente de la roche locale qui contient un peu d'or mais s'avère surtout très riche en plomb. Réalisé sans précaution, ce travail d'orpaillage comporte des risques. Les blocs de roche extraits par les hommes sont ramenés au village pour être réduits en grains fins par les femmes et les enfants. Les poussières de plomb, qui se sont répandues partout, menacent l'environnement mais aussi la santé humaine, par inhalation ou ingestion, provoquant une intoxication (saturnisme). La totalité des enfants testés présentent ainsi des taux anormalement élevés de plomb dans le sang. Ils sont les premières victimes de cette pollution : dans certains de ces villages, 20 à 30 % des enfants de moins de cinq ans sont décédés au cours des six derniers mois.
L'Unicef est d'ailleurs déjà présente sur place...
C'est effectivement l'Unicef qui a mandaté le Blacksmith Institute, une ONG américaine qui surveille les sites les plus pollués de la planète pour le compte des Nations-Unies. La Fondation Veolia Environnement a été sollicitée dans ce contexte et avec un objectif précis : s'assurer, sur le terrain, de la meilleure utilisation des fonds de l'Unicef en optimisant les solutions déployées. Nous sommes donc partis avec Pierre-Yves Cailleton pour auditer les process. Très concrètement, la décontamination conduit à isoler des remblais de terre polluée. Il s'agit d'éviter que la gestion de ces déchets ne donne lieu à une nouvelle pollution dans quelques années.
Que fait-on habituellement de ces déchets dangereux ?
Ils ont vocation à être stockés conformément aux réglementations locales et après études de risque et d'impact. Mais le Zamfara ne prévoit pas de loi à ce sujet et aucune donnée géologique ou hydrogéologique n'est disponible. Il faut donc au moins mettre en œuvre les moyens de surveiller l'évolution de ces déchets pour être alerté au moindre problème. Nos recommandations ont d'ailleurs essentiellement porté sur cet aspect.
...« recommandations » parce que vous avez suivi au plus près le travail du Blacksmith Institute.
Les équipes américaines ont commencé par approcher ces tribus Hausa en faisant œuvre de pédagogie pour sensibiliser les chefs de famille à la situation et pouvoir entrer chez eux. Une cartographie de la pollution a été établie par habitation et par quartier. Et pour mettre en œuvre un plan d'attaque, ce sont des équipes locales qui ont été recrutées, le Blacksmith Institute jouant le rôle de superviseur et de coordinateur. Dans chaque village, les habitats sont vidés, nettoyés, les sols grattés et une équipe de déblaiement vient ramasser la terre polluée. Puis ce sont des remblais de terre saine qui sont utilisés avant de réinstaller les familles. Quand un enfant a été malade, il est soigné par Médecins sans frontières (MSF) et la maison qu'il réintègre bénéficie d'une dalle de ciment pour éviter qu'il ne soit de nouveau en contact avec la terre battue.
Justement, comment vous assurez-vous de la décontamination des lieux ?
Des prélèvements et analyses sont régulièrement effectués pendant toute la durée de l'opération de dépollution. A plus long terme, nous voulons placer les décharges au plus près des sites d'extraction d'or, au cas où leur exploitation sauvage reprendrait malgré l'interdiction des pouvoirs publics nigérians.
Comment avez-vous été reçu par vos partenaires sur place ?
Mes interlocuteurs étaient demandeurs d'un avis extérieur pour optimiser leurs processus de fonctionnement tout comme j'étais heureux de pouvoir régulièrement échanger avec l'équipe de la Fondation à Nanterre pendant mon séjour. Personne n'oublie l'essentiel : apporter une aide durable à une population en danger.
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> Nigéria, novembre 2010
Intervention de la fondation Veolia au Nigéria pour lutter contre l'intoxication au plomb. En partenariat avec l'UNICEF.
Jean-Marc Loubet : "Pour les populations aidées, nous sommes le visage de la coopération décentralisée."
« Quand vous savez qu'un élu fait quelques milliers de kilomètres pour voir où en est le projet que sa collectivité soutient, vous faites en sorte que ça avance ! »
Jean-Marc Loubet, technicien à Veolia Toulouse, est parti sur plusieurs projets de coopération décentralisée : le Paddy au Mali et Bangangté au Cameroun.
Quand avez-vous entendu parler de coopération décentralisée pour la première fois ?
Dès mes premiers contacts avec la fondation Veolia. En 2005, je suis parti en Indonésie dans le cadre d'une mission d'urgence donc sans rapport a priori avec ce mécanisme d'aide. C'est au gré de discussions avec les permanents de la Fondation que j'ai eu vent de ce dispositif particulier. Or il se trouve qu'à côté de mon activité professionnelle, je suis élu dans la commune d'Aucamville, en Haute-Garonne, et c'est donc à un double titre que le sujet m'intéressait : en tant que volontaire Veoliaforce et en tant que conseiller municipal. J'ai fait des recherches pour me familiariser avec le mécanisme et puis au Cameroun, où je suis parti en 2007, j'ai compris le rôle du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) qui soutenait déjà le programme de rénovation du réseau d'adduction et qui a été précurseur sur le sujet. Bref, tout me conduisait à la coopération décentralisée !
Après avoir suivi la formation des volontaires Veoliaforce en 2006, vous êtes parti régulièrement pour le compte de la fondation Veolia dans le cadre de coopérations décentralisées. Ce mode particulier d'aide est-il ressenti différemment sur le terrain ?
Au Mali où j'ai passé quelques semaines en 2009 sur le Programme d'appui au développement durable de Yélimané (Paddy), j'ai bien ressenti la différence. L'implication de collectivités locales françaises entraîne la visite régulière de leurs représentants sur le terrain et leurs homologues maliens sont d'autant plus mobilisés. Quand vous savez qu'un élu fait quelques milliers de kilomètres pour voir où en est le projet que sa collectivité soutient, vous faites en sorte que ça avance !
Qu'apporte la présence d'une Fondation d'entreprise au coeur d'une coopération décentralisée ?
De ce que j'en ai vécu sur place, la fondation Veolia apporte une vraie expertise du terrain. Et c'est important. Qu'il s'agisse des permanents de la Fondation ou des volontaires comme moi, l'expérience sur ce type de projet est essentielle. Elle permet de s'inscrire sur le long terme, de traiter la partie technique sans oublier la transmission des savoir-faire.
C'est tout le sens du mécénat de compétences apporté par la Fondation et cela n'est possible que grâce à nos collègues qui, en France, suppléent notre absence pendant nos missions. Et puis entre deux visites d'élus, pour les populations aidées, nous sommes le visage de la coopération décentralisée.
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> Paddy (Programme d'appui au développement de Yélimané)
Programme d'alimentation en eau dans le cercle de Yélimané.
Paul Hoeferlin : "C'était la première fois que je travaillais avec la Croix-Rouge, une expérience formidable."
« C'est très satisfaisant de savoir qu'on aide les autres, de savoir que former des techniciens locaux peut permettre de distribuer de l'eau de bonne qualité aux habitants de Kadoma. »
Paul Hoeferlin, ingénieur à Veolia Water Solutions & Technologies, est parti au Zimbabwe du 9 au 26 juillet en appui de la Croix-Rouge française, partenaire de la Fondation. A Kadoma, ville de 100 000 habitants située au centre du pays, il a pris le relais de Patrice Darré, parti en septembre 2009 pour identifier et hiérarchiser les actions à réaliser dans l'usine de production d'eau potable.
Entre 2008 et 2009, plusieurs volontaires se sont relayés sur le terrain pour enrayer l'épidémie de choléra qui a ravagé le Zimbabwe. Alors que celle-ci est désormais maîtrisée, quels étaient les objectifs de votre séjour sur place cet été ?
Ma mission consistait à évaluer l'efficacité des deux usines de traitement d'eau alimentant la ville de Kadoma : la qualité de l'eau à l'arrivée et en sortie d'usine, ainsi que le fonctionnement des équipements de contrôle et de traitement. Suite à l'épidémie, la Croix-Rouge avait en effet conduit des travaux de réhabilitation des usines et souhaitait qu'un expert vienne évaluer ces réalisations. L'idée était également de formuler des recommandations, pour prévenir toute autre épidémie de choléra dans le pays.
Et c'est dans le cadre de ce travail de prévention que vous avez formé des techniciens locaux ?
Oui. A la demande de la Croix-Rouge, nous avons formé les équipes des usines de Kadoma. Quand tout va bien, les techniciens savent faire fonctionner les installations. En revanche, ça se complique quand la qualité de l'eau change, en fonction des saisons ou après une tempête... Nous leur avons donc expliqué en détail le fonctionnement des filtres et de tous les outils pour que la distribution d'eau ne soit pas interrompue au moindre aléa technique.
Quelle était votre relation avec la Croix-Rouge et les équipes locales ?
C'était la première fois que je travaillais avec la Croix-Rouge, ça a été une expérience formidable, et les Zimbabwéens que j'ai rencontrés m'ont très bien accueilli.
C'était votre première mission en tant que volontaire Veoliaforce. Qu'en attendiez-vous ?
Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre, d'autant que c'était mon premier séjour en Afrique. Résultat : j'ai découvert un pays magnifique ! Et c'est très satisfaisant de savoir qu'on aide les autres, de savoir que former des techniciens locaux peut permettre de distribuer de l'eau de bonne qualité aux habitants de Kadoma.
Seriez-vous donc prêt à repartir en mission ?
Oui, absolument ! Cela ne dépend pas que de moi mais Veoliaforce n'a qu'à me solliciter et j'aiderais volontiers !
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> Urgence humanitaire au Zimbabwe, 2009
Début 2009, une terrible épidémie de choléra ravage pendant plusieurs mois le Zimbabwe touchant plus de 100 000 personnes et provoquant près de 4 300 morts.
Laurence Miller : "Professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante."
« Professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante. »
Laurence Miller, responsable juridique droit de l'environnement au siège de Veolia, est marraine et volontaire auprès de la fondation Veolia. C'est à ce dernier titre qu'elle prête depuis quelques semaines une assistance juridique à l'association Ares avec l'aide de la direction juridique et de la direction fiscale de Veolia.
Vous travaillez depuis onze ans au sein du Groupe Veolia et, après avoir été marraine d'un projet, vous êtes aujourd'hui volontaire Veoliaforce. Comment avez-vous été sensibilisée aux actions de la fondation Veolia ?
Dès mon arrivé chez Sarp Industries en 1999, filiale de traitement des déchets dangereux du Groupe, j'ai eu connaissance du programme d'action de la Fondation et j'ai postulé pour être marraine. Moins de deux ans après mon entrée en fonction, on m'a d'ailleurs proposé de parrainer un projet de réinsertion professionnelle par du théâtre de rue (Paris, 18e). Entre l'étude du dossier et son suivi, l'expérience a duré un an.
Cette démarche trouve aujourd'hui un prolongement avec une autre forme d'aide puisque, depuis cette rentrée, vous fournissez une assistance juridique à l'association Ares. Comment cette collaboration est-elle née ?
J'avais déjà réalisé un stage au sein d'Ares pendant mes études de droit. Cette association existe depuis 20 ans, emploie chaque année 350 salariés en insertion encadrés par 90 permanents. Elle a pour vocation de réinsérer des personnes en grandes difficultés sociales, essentiellement des SDF, en leur proposant un contrat de réinsertion de 18 mois ayant pour objectif l'obtention d'un CDI dans un réseau d'entreprises partenaires dont Veolia fait partie.
Il y a quelques mois, l'association m'a contactée pour un audit juridique de leurs activités. Sur le principe, j'étais bien sûr ravie de pouvoir les aider le plus efficacement possible. Outre mon implication personnelle, il me fallait trouver le temps et les ressources techniques pour leur apporter l'assistance la plus adéquate. J'ai donc contacté la fondation Veolia qui m'a encouragée à solliciter ma hiérarchie pour développer cette nouvelle forme d'aide. Le projet a été accueilli favorablement et même chaleureusement par le directeur juridique Eric Haza, ainsi que par la directrice des ressources humaines de VE SA, Sylvie Bailly, et la directrice fiscale, Béatrice Deshayes. Nous nous sommes donc lancés tous ensemble !
Cette opération de mécénat de compétences dans le domaine juridique est une première pour la fondation Veolia. Concrètement, comment se déroule l'assistance juridique d'une association telle qu'Arès ?
Après une forte croissance de ses activités depuis quatre ans, Ares éprouve le besoin de mieux se structurer, notamment sur le plan juridique. Les questions posées sont donc de tous ordres et dépassent la sphère de mes propres compétences. L'idée est de faire appel aux bonnes personnes sur les bons sujets, qu'il s'agisse de contrats commerciaux, de droit des sociétés, du travail ou de fiscalité. En étant la porte d'entrée d'Ares au sein du Groupe, je fédère les questions et interroge les personnes compétentes pour y apporter des réponses. De la même manière, la directrice administrative et financière d'Ares, Audrey Mougenot est mon unique interlocutrice au sein de l'association.
Combien de temps représente cette assistance ?
Selon le calendrier prévu jusqu'à la fin de cette année, sans doute une journée par mois. Mais nous n'avons pas encore une grande expérience de ce type de mécénat qui peut toujours être très chronophage... On apprend en marchant ! Et puis, professionnellement, une telle expérience est à la fois très valorisante et enrichissante. Ares est proche des collectivités publiques et ses problématiques ne sont donc pas étrangères à celles d'un prestataire de services publics comme Veolia.
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> Ares - Services Paris
Aide au développement de la structure parisienne d'insertion économique de SDF.